Skip to main content
Published Online:https://doi.org/10.1024/1661-8157/a003098

La fréquence du lipœdème est probablement plus élevée que ce que l’on croit. Son diagnostic tardif dû à la fois à un manque de connaissance et de reconnaissance de la part du corps médical mais aussi au fait que les patients atteints ne consultent pas, est à la base d’un réel problème de santé publique.

Persuadés qu’il s’agit d’un problème esthétique en lien avec leur alimentation et le manque d’exercice physique, culpabilisés depuis l’adolescence, époque à laquelle se révèle généralement le lipœdème, la plupart de ces patients ont renoncé à chercher de l’aide pour tomber finalement dans le cercle vicieux menant aux troubles du comportement alimentaire.

Si poser le diagnostic est déjà pour ces patients une forme de reconnaissance et par là une sorte de traitement en soi, mettre ce dernier en place relève du parcours du combattant.

Le patient atteint de lipœdème sera en effet confronté à la méconnaissance de ce diagnostic auprès de son assurance-maladie, laquelle, par ses doutes, entretiendra la culpabilité du patient amenuisant son ultime espoir d’une prise en charge adéquate et légitime, et le faisant ainsi retomber à la case départ.

Si le drainage lymphatique manuel se révèle utile dans la prise en charge de tous les stades du lipœdème, c’est avant tout sur la contention élastique et la chirurgie que repose son traitement parallèlement à une hygiène de vie adéquate reposant sur une alimentation saine et la pratique d’activités physiques, particulièrement la nage, l’aquagym, …

Il n’existe pas de traitement curatif du lipœdème, et le succès thérapeutique reposera avant tout sur la prévention et, par conséquent, sur la précocité du diagnostic. Ces patients se doivent ainsi d’être encouragés à consulter davantage et le plus tôt possible.

Il est devenu crucial d’établir des registres de patients afin de mieux cerner l’épidémiologie de cette maladie et de ses différentes formes, d’en étudier la clinique et la physiopathologie laquelle repose à la fois sur des troubles vasculaires, inflammatoires, hormonaux et génétiques, comme en témoigne la diversité de son tableau clinique.

Le soutien de la classe politique et de l’industrie demeure un complément indispensable à la démarche médicale et au développement de la recherche.

N’oublions pas non plus de saluer l’aide apportée par les différentes professions paramédicales dans la gestion du lipœdème au quotidien, plus particulièrement dans ses formes invalidantes.

Il nous appartient aujourd’hui d’identifier ces patients et de leur apporter notre aide.

Dr. med. Lucia Mazzolai, Cheffe du Service d’Angiologie et du Département Cœur et Vaisseaux, Service d’angiologie ANG, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois CHUV, Mont-Paisible 18, 1011 Lausanne,